Les yeux fermés

Ce n'est plus chez moi ici. Tout ceci appartient au passé, au déjà fait, à l'expérience. Bref, sans bla bla, cette page restera peut-être un petit moment, j'en sais rien. Merci pour ceux qui m'on soutenue quand le besoin s'en faisait sentir. Merci quand même à ceux pour qui j'en ai bavé, rien ne serait autrement sans eux. Merci aux rares qui venaient toujours ces derniers temps. Merci à mon passé et à ces pages de m'avoir fait rencontrer ceux qui sont chers à mon coeur. (Merde, on dirait que j'ai reçu un oscar!)

Bon, mais quand même, comme je tiens à garder un fil de bout de lien internet, tout se jouera ici désormais... A plus!

  Je collectionne les rêves étranges en ce moment. Et j'en fais même plusieurs par nuit. Ils me réveillent, je me souviens pratiquement de tout ce qu'il se passe durant chacun d'entre eux. Et une seule observation possible, ils sont tous liés à ce que je regarde à la télé, et même à ce qu'il y a de plus banale et chiant. Faut que j'arrête la boite à images, ça tape sur le système... Par contre, et j'en remercie mon Chéri, j'ai enfin un nouveau groupe à me mettre sous la dent. Le genre qui réveille le matin et dé-stresse le soir, mais qui surtout empêche d'entendre l'inécoutable (mais néanmoins diffusé...). Donc, je suis contente de mon gentil petit groupe, Tiamat, qui s'est formé quand j'avais à peine un an, ça me fait sourire...
Dans un mois, c'est le permis, je ne me sens pas prête, on verra... Et puis dans un mois c'est la fin de mon stage, faut que j'en profite un maximum maintenant, ils sont merveilleux. Mais pour le moment, il faut se concentrer sur les inscriptions à la fac (études me revoilà) et surtout sur la trouvaille d'un logement. Au programme: colocation avec meilleure amie.. Et enfin, dans trois semaines, c'est l'anniversaire de mariage de Papa et Maman Decayed. Je me suis alors rendue compte que j'étais une vraie fille, car je n'ai trouvé ma tenue qu'au bout d'au moins trois-quatre semaines. Bien sûr, il faut qu'il fasse beau, j'ai pas le temps de chercher une tenue de rechange. Moui, c'est un peu ridicule tout ça, mais c'est que je veux leur plaire, c'est important...
Humeur joyeuse en fait en ce moment. D'ordinaire, j'aurais sorti un "trop joyeuse, c'est pas bon signe...", mais même pas. Pas le temps, plus le même état d'esprit... Ils m'ont eue... Pardon...

"So much for suicide,

Lots of talk but you never tried..."

   Comme je savais que l'on allait passer un week-end différent des autres cette fois-ci, j'avais programmé dans ma petite tête de trimballer mon appareil photo partout, imaginant tout plein de clichés, résumant surtout notre samedi soir. Et puis, et puis, comme d'hab': "j'y pense et puis j'oublie"... Donc j'ai juste quelques photos des lys et des roses de ce magnifique bouquet que j'ai eu l'honneur de recevoir vendredi après-midi, en sortant de la crèche... Les autres images sont toutes dans ma tête, et ce soir j'essaie de toutes me les remettre devant les yeux, pour n'oublier aucun de tous ces instants si précieux. Comme tu le sais déjà, j'ai particulièrement aimé ce week-end: Josette, les fleurs, les lapins extra nains, les salades vigneronnes, mes ampoules, X-Men (si, si), le p'tit dej' à la moutarde, la Clairette de Die, les promenades, les "baisers retrouvés", les "Je pars avec Toi! Je pars avec Toi!"... Le plus dur vient ensuite, mais ce n'est pas le plus important...

"Il était un petit homme,
Pirouette, cacahuète..."

     Demain tout ira mieux...

"In a perfect world,
Never will we die..."

  Alors ça y'est ? C'est terminé la crise d'ado ? Plus de larmes, plus de "Meurs meurs meurs", plus de sang ? C'est ça la nouvelle vie : moins de peurs, moins d'incompréhensions, davantage de vie ordinaire et de banalités ? La partie est-elle gagnée pour autant ? Mais je ne vois pas encore le panneau de fin de niveau, je crois qu'il me reste un monstre à affronter, j'ai juste plus de points de vie que lui..

Sinon, la vie banale des gens normaux. Car-boulot-dodo. Bon, le boulot est quand même pas mal, je m'attache à ces petits bouts. Et puis, rien que de savoir que demain je leur chanterai "Poumpapoumpapoumpadère-poumpapoumpapoumpada"  (;-)) ou "Meunier tu dors", je suis enchantée. C'est sans doute ça, ma voie, ce que je veux: complexité et douceur. Leur apporter des petits morceaux de vie et imaginer ce qu'ils deviendront dans 15 ans. Se donner dans un quotidien qui n'en est pas vraiment un. Observer les progrès et les complicités. Au milieu des rires et des bêtises. Des pleurs et des changes. Des "ça va Caire?" (ben oui, c'est pas facile à sortir Claire), des "câlins!", des "c'est quoi çaaa?"... Encore, je ne me lasse pas...

Je sais que nous avons peur tous les deux en ce moment. Nous avons la même peur en plus, c'est idiot au fond. Accroche-toi à moi! Je m'agrippe à Toi! Seule idée : pouvoir t'offrir ce que tu m'as demandé pour nos un an... (et une petite Louise ?! ;-))

"I can tell you what they say in space,
That our earth is too grey..."

Et cette voix, ce murmure : "Je t'avais prévenue"...

(Et puis mal au coeur.)

.

   Oui, c'est toujours comme ça. Et puis, c'est pas nouveau que je suis compliquée. Je suis une vraie fille en fait, malgré tout. Une vraie fille compliquée, qui a des réactions inattendues, je n'arrive même pas à me suivre parfois. Mais parfois c'est si simple à comprendre, je veux que certaines choses arrivent, mais je n'ai pas à dire que je le veux, où est la magie sinon? Alors, je crée des situations propices... La plupart du temps, je n'ai pas ce que je veux, et c'est normal au fond, mais ça m'énerve au plus haut point. Oui je suis un "petit chef" et oui, il faut que ça aille dans mon sens, mais y'a vraiment personne pour me dire de temps à autre: "Tu fais vraiment chier là Claire!"... Oui je suis malade, je veux qu'on me refoute à ma place parfois. Parce que mine de rien, ça me bouffe ces conneries. Pour trois fois rien quelques larmes coulent, les nerfs lâchent. Gamine.

On sait tous les deux que le sujet qui devait apparaître ici était douloureux, et l'est toujours. Le fait d'en parler devait me faire du bien. Mais tu sais que j'ai honte et que je ne suis pas prête à me refaire du mal, alors j'ai tout remballé, tout au fond. Peut-être que ça reviendra un jour. Mais j'aimerai t'en parler à Toi d'abord, enfin, si ça sort...

J'oublie un peu ici, cet endroit m'étouffe légèrement. Je ne sais si c'est à cause des couleurs ou du contenu, qui ne me ressemble plus vraiment. Malgré tout j'ai besoin de déposer quelques mots parfois, et tout recommencer se solderait par un échec. Enfin, pour le peu de personnes que ça intéresse...

"Retiens moi si tu peux refermer la blessure qui me tient à la vie..."

L'autre soir, je m'ennuyais, et puis mes yeux se sont posés sur cette boite dorée, remplie de lettres, de photos et de cartes postales ou encore d'anniversaire. J'ai presque tout relu, et c'était bien. J'ai adoré contempler toutes ces preuves d'amours et d'amitiés. Et me remémorer ces moments qui ne durent que quelques secondes alors que l'on voudrait qu'ils durent des heures. Ceux-ci qui font que je veux sans cesse remonter le temps. Effacer cette peur du futur... J'ai beaucoup ri, et pleuré même. Tout était si doux, juste des brins d'innocence pure, une bulle de coton. je veux continuer de vivre dans ces souvenirs, alors cet endroit va abriter quelques images, des extraits de mon ailleurs...

   "C'est pourtant simple, c'est un jeu, tous les matins au réveil on te donne 86 400 dollars, avec pour seule contrainte de les dépenser dans la journée, le solde non utilisé étant repris quand tu vas te coucher, mais ce jeu ou ce don du ciel peut s'arrêter à tout moment, tu comprends? Alors la question  est : que ferais-tu si un tel don t'arrivait?                                 
   Il répondit spontanément qu'il dépenserait chaque dollar à se faire plaisir, et à offrir quantité de cadeaux aux gens qu'il aimait. Il ferait en sorte que chaque quarter offert par cette "banque magique" pour apporter du bonheur dans sa vie et dans celle de ceux qui l'entouraient, "même auprès de ceux que je ne connais pas d'ailleurs, parce que je ne crois pas que je pourrais dépenser pour moi et pour mes proches 86 400 dollars par jour, mais où veux-tu en venir?" Elle répondit : "Cette banque magique nous l'avons tous, c'est le temps ! La corne d'abondance des secondes qui s'égrènent!"                                                                                                                                                       
   Chaque matin, au réveil, nous sommes crédités de 86 400 secondes de vie pour la journée, et lorsque nous nous endormons le soir il n'y a pas de report à nouveau, ce qui n'a pas été vécu dans la journée est perdu, hier vient de passer. Chaque matin cette magie recommence, nous sommes recrédités de 86 400 secondes de vie, et nous jouons avec cette règle incontournable : la banque peut fermer notre compte à n'importe quel moment, sans aucun préavis :  à tout moment, la vie peut s'arrêter. Alors qu'en faisons-nous de nos 86 400 secondes quotidiennes ?"                                                                   
                       Et si c'était vrai..., Marc Levy.

"On me dit que nos vies ne valent pas grand chose,
Elles passent en un instant comme fanent les roses..."

   Rien à faire, une seule idée me trotte dans la tête ; celle de vouloir redevenir une petite fille. Je veux être contente de me lever, réveillée par un tendre baiser de Papa. Je veux me dépêcher de mettre mes nouvelles chaussures qui brillent. Et retrouver mes copines pour jouer à faire la cuisine dans la cour de récrée. Caresser le doux manteau de la maîtresse en suçant mon pouce. Faire du coloriage en essayant de ne pas dépasser. Aller m’acheter un costume de fée tout rose pour la fête de l’école. Aller manger chez Mamie tous les midis et piquer les gâteaux favoris de Papi. Être coiffée tous les matins par Maman. Jouer aux playmobiles avec mon frère. Battre tous les garçons aux billes et revenir à la maison avec une banane pleine. Faire de la balançoire chez les jumelles tout en chantant tout fort du Céline Dion (et oui, comme quoi…). Courir avec Pépère, faire de la corde à sauter, jouer au ballon. Être chatouillée à ne plus pouvoir respirer par Tonton. Aller me baigner en petite culotte et m’en moquer. Dessiner des marelles à la craie. Partir nager (avec ma bouée) vers " le trou" dans la Seine, en suivant les grands. Regarder en boucle La Belle et la Bête. Jouer, jouer et jouer encore. Ne pas penser à demain. Ne pas avoir à prendre de décisions. Je veux que tous ceux qui m’ont offert ça reviennent. Tout me manque, et eux, ils me manquent tellement…

A vous deux. J’aurais tellement voulu que vous soyez fiers de moi… 

.
   Doux réveil ce matin. Ce genre de réveil où l'on a l'impression durant quelques secondes d'être sur un lit de plumes. Enveloppée dans le chaud et la douceur. En réalité, la couette est montée tout en haut, recouvrant presque entièrement le visage, les oreillers sont parfaitement placés, le matelas a crée un creux sous le corps... Sous le corps qui a beaucoup rêvé. Durant cette nuit, je me suis retrouvée à être embauchée dans un bâtiment aux allures d'usines. Il fallait enfiler une blouse bleue et suivre les autres. Puis, je me suis décidée à demander en quoi consistait le boulot que je devais faire. "C'est simple, ici on donne du bonheur aux gens... Lève les yeux et regarde!" Et en levant les yeux, le plafond avait disparu, laissant place à une multitude de grands arbres. Puis, des fleurs blanches sont apparues. Toutes se sont ouvertes et ont complété le vert des feuilles. Magnifique. Tout ce dont je me souviens ensuite est que nous sommes tous partis, par équipe de deux, rien de plus. Mais j'aime à m'imaginer comme ayant donné du bonheur durant toute la nuit...

"Il parait que la vie n'est jamais aussi belle,
Que dans tes rêves, que dans tes rêves..."
.

    *mode gamine capricieuse* 

Je ne veux pas travailler cet été! Je ne veux pas travailler du tout et continuer de sécher les cours! Je veux pouvoir dormir toute la journée! Je veux manger du chocolat tout le temps! Je veux Le voir tous les jours! Je veux dormir avec Lui tous les soirs! Je veux qu'on parte que tous les deux en vacances! Je veux pouvoir crier quand je veux! Je ne veux plus voir leurs têtes de cons (nes)! Je veux rigoler très fort et claquer les portes! Je veux prendre des bains très chauds tout le temps! Je veux que les Fous d'info reviennent! Je veux avoir ce putain de permis! Je veux savoir quoi faire de ma vie! Je veux arrêter de pleurer devant les films tristes! Je veux plus de piercings! Je veux plus de noir! Je veux de la nouvelle musique encore plus forte! Je ne veux plus voir de fourches dans mes cheveux! Je veux plus de temps le matin! Je ne veux plus prendre le bus! Je veux arrêter de me ronger les ongles! Je ne veux pas passer d'entretiens oraux! Je veux des roses rouges de partout! Je veux l'ADSL! Je ne veux plus qu'on me demande pourquoi je suis comme ça, pourquoi je suis moi!

Mouahahahahahah, ridicule...

   Parce que malgré toute cette innocence, ce bonheur et ce joyeux romantisme, y'a l'autre qui se réveille parfois. Elle se réveille avec fracas et crie: "Mais ma pauvre, tu croyais quoi au juste? Ha ha, ce que tu peux être pitoyable avec tous ces mots de velours! Tu fermes les yeux là, tu fermes les yeux! T'es prête? Moi je vais te les ouvrir pour ce soir, comme au bon vieux temps..." Alors nous sommes parties ce soir là, toutes les deux, comme avant, enfin presque. C'est que j'ai réussi à ne pas céder complètement à ses attentes, et puis de toute manière, j'ai fait une promesse. Mais la tête, la tête était contre moi malgré tout, malgré les efforts. J'avais envie de la frapper contre les murs, de la mettre dans le four, de me cacher tout au fond du lit pour ne plus voir et m'endormir. Parce que y'a que dans les rêves que je peux lui échapper. La tête, cette saloperie, m'a fait me détester. Haïr la moindre parcelle de peau, les organes, les uns après les autres. C'est dur à cette heure de ne plus pouvoir se mettre le visage dans les mains et pleurer, pour la simple et bonne raison que se sont mes mains. Envie de les brûler, envie de brûler tout ce que je pouvais voir de moi, envie de brûler ces yeux qui voient...

Y'a ses paroles, à Lui, qui réconfortent souvent. Mais elles parfois si incompréhensibles que je m'en veux alors de le retenir prisonnier dans cette erreur. Parce qu'il y a erreur durant ces nuits. Ce que je dis fait mal. Non, c'est ce qu'elle dit qui fait mal. Je crois que je suis revenue aujourd'hui. J'ai chassé de toutes mes forces l'autre, au fond, au fond du gouffre. Même si je sais que la fissure peut s'agrandir à tout moment...

Il y a quelques mois, quelques longs mois, quand je disais "elle", les rôles étaient inversés. J'avais alors peur qu'elle revienne avec ses fleurs bleues et sa bouche en coeur. Parce qu'elle faisait fermer les yeux... Aujourd'hui mes yeux sont fermés et je crains qu'elle revienne, cette fille paumée. Tant d'efforts pour différencier les deux en moi. Mais moi, je suis ces deux...

   Dans ma tête, une promenade dans un parc blanc. Blanc d'hiver et blanc de printemps... Dans ma tête, ses mots doux... J'aime être la plus importante... J'aime être une princesse... J'aime me lever le matin pour une seule personne... J'aime la rose... J'aime avoir le coeur et l'esprit si occupés, prêts à déborder... J'aime le tee-shirt... J'aime imaginer que le futur sera encore plus beau... J'aime, j'aime, j'aime... En fait, je L'aime...

Et puis y'a le corbeau qui reste sur la route, sans peur. C'est juste un gros merle d'abord! Je le sais moi! Il se déguise. Mais il l'a mal fait; son bec n'est pas complètement peint en noir...

"Let me love you too,
Let me love you to death..."

   Fatiguée... Terminé pour les concours. Dijon aujourd'hui, magnifique, succulent, j'en veux presque encore... Au risque de passer pour une vilaine copieuse, je tente quand même, je ne peux résister à mettre un extrait de texte de l'épreuve de note de synthèse de ce matin, portant sur l'obésité: "Concernant la densité nutritionnelle de l'alimentation, les résultats montrent que les femmes adultes issues de ménages défavorisés présentent une densité de leur ration en vitamines antioxydantes plus faibles que celle des femmes adultes de revenu familial supérieur au revenu médian. De plus, les enfants issus des ménages pauvres présentent une carence de leur ration en bêta-carotène et vitamine B6 et une densité de leur ration en sodium plus élevée que celles des enfants de revenu familial supérieur au revenu médian..." Mouais, moi ça me donne surtout envie de vomir...

Et puis, les ratés ne monteront jamais au fond du car. A part si celui-ci a un étage... Réfléchis à ce que tu vas faire, ça peut être dur si tu ne t'en es pas encore sortie. Ce ne sont pas les apparences qui feront pour toi (devrais-je dire "pour moi"?)...

"I want to die with You..."

                   " J'entends encore l'onde sensuelle
                                                                       De ta bouche sur la mienne
                                                                       C'était si fort, c'était si beau
                                                                       La philosophie de ton souffle entre mes mots.."

   Pas envie d'être à demain. Parce que demain y'a le premier concours. Je ne suis pas stressée, je sais que je ne l'aurai pas, affaire classée.. Et puis demain dernier jour avec Toi.. Je vais devenir quoi moi tous les soirs? Enfin, je sais que tu vas m'appeler.. La la la..

La prof de psycho a rendu les dissertations sur "nous-même". 15/20 "Très belle dissertation, merci, j'ai appris à vous voir sous un autre aspect".. Hin hin.. J'y suis peut-être allée un peu fort quand même, j'en ai déballé beaucoup. Cette histoire de Personne incompréhensible.. Enfin bon c'est fait, et puis, elle ne m'a pas proposé de séances dans son cabinet..

Fatiguée. Fatigue physique, je ne dors pas assez, regarde trop la télé (oui, je sais).. Et puis le moral bas, les nerfs, les larmes parfois.. Besoin de relâcher la pression à cause de cette ambiance de merde en cours, à cause de ceux qui exagèrent.. Besoin de relâcher dans ses bras.. Juste envie de sentir ses bras autour de moi et son souffle le long de ma nuque.. Besoin de ses regards rassurants, de ses douces paroles, de ses tendres baisers.. Rien sans ma personne formidable (quoi qu'en dise cet horoscope à la con)..

Encore, encore, encore..

Les yeux humides, un goût de sang dans la bouche, le coeur qui s'emballe, les entrailles qui se déchirent pour montrer à quel point...

Tout s'arrête, dans la tête et dans le corps. Plus envie de rien, pas envie de ne rien faire. Plus envie ni besoin d'alimenter ce corps si laid sans ses regards. Rien n'a plus de sens, loin...

Reprendre les cours pour occuper l'esprit. Se rendre compte que l'autre est devenue insupportable. Remarquer avec qui l'on veut être : celle qui est au moins aussi paumée. Quelques éclats de rire, quelques paroles montrant qu'on est pareilles. Prêtes à rien, rejetant tout, à part Lui. Regards pessimistes sur tout ce qui vient, à part avec Lui. Sans le dire réellement, certains regards échangés veulent simplement dire "Mais qu'est-ce qu'on fout là? Faut vraiment continuer?". Tout ça sur fond de "Abandonnons..."

On avance, sans vouloir avancer. Tant pis. Tout ça doit bien mener quelque part, non?!

     "I've kissed your lips and held your head,
      Shared your dreams and shared your bed,
      I know You well, I know your smell,
      I've been addicted to You..."

     La la la... Dis-moi, comment c'est chez toi?!            

Chez moi c'est vide, rien, il n'y a plus rien. Ils ont tout pris. Ils ont embarqué avec eux un bout de mon âme. Je suis désolée de voir tout ça, de nager dedans... Et je ne comprends pas. Ils sont tous là, au milieu de ce qu'ils ont fait. Mais ils sont aveugles, désespérément aveugles...

                                          "Attends-moi, tu vas voir ce que tu fais de moi
                                                                                             Attends-moi, tu vas voir ce que je fais de toi..."

Et la prof de psycho qui veut une dissert' sur nous même... Qu'est-ce qu'elle veut? "Oui, c'est vrai, je ne veux pas grandir  et je ne comprends rien à ce système..." Pourquoi je lui dirais à elle d'abord?! Et puis, elle m'énerve à me regarder avec ses yeux de psy!

                              Et puis je suis bientôt GRANDE!!!!!!!

"Vous avez 5 minutes pour prendre une feuille et faire qu'elle ne soit plus blanche. Vous faites ce que vous voulez."
Elle aura eu droit au dessin d'un joli mouton qui fait la gueule...

                                               "On en a fait toute une histoire,
                                                                                         Que tu redescendais nous voir,
                                                                                         Mais t'es pas venu..."

Moi, j'ai rencontré un prince, mon Prince. Mais, il a encore les ailes un peu froissées, mon Prince... Je vais tout faire pour le soigner. Je vais tout faire pour que l'on puisse s'envoler tous les deux... Parce que... Je l'aime, mon Prince...

Hier soir, mère:
"- Tu veux quoi pour ton anniversaire?
- Requiem for a dream, en dvd (à moi, avec mon nom dessus!)
- Encore un film avec des drogués?!"

Midi, cafétéria, Elise:
"- Mon père m'a dit une fois que le plus beau jour de sa vie, ça sera celui de sa mort quand il pourra rejoindre Dieu!"

Je me suis étouffée avec mon bout de pain...

Cet après-midi, prof d'expression écrite:
"- Bien, nous allons commencer l'expression libre. Pour vendredi, je vous demande de vous installer dans un lieu public et d'observer une personne. Vous en choisissez une, celle qui vous donne envie. Vous prenez quelques notes sur ce que cette personne dégage et en rentrant chez vous, vous lui inventez une vie..."

Ce soir à la gare, y'avait un type qui attendait sur un banc... Pourquoi j'ai regardé celui-là? Peut-être parce qu'il était de dos et qu'ainsi je pouvais encore plus laisser aller mon imagination (et être plus discrète). Je lui ai inventé sa vie. Il est né et a grandi à la montagne. Il est venu ici pour bosser (parce que c'est moche ici). Et si ce soir il a l'air si impatient, c'est parce qu'il attend une amie d'enfance. Ils ne se sont pas vus depuis 20 ans et ont repris contact il y a peu... Bientôt il pourra à nouveau écouter son rire et admirer les reflets du soleil dans ses cheveux blonds...

Enfin, bon, je ne suis pas très objective pour le coup. Parce que vendredi, c'est moi qui serai impatiente et qui attendrai qu'une personne descende du train...

"Mais c'est qui cette héritière
qui se baigne, qui se terre dans l'eau tiède de tes reins?!..."

   On est loin d'être fusionnelles toutes les deux, c’est même tout l'inverse... Et puis moi ça me va. Mais, je me suis rendue compte ce matin que je n'arrive pas à lui parler. J'ai quelque chose à lui dire pourtant, quelque chose d'important. Mais j'ai peur, j'ai peur d'être avec elle et de lui confier ce qu'il y a. L'idée de lui parler me trotte dans la tête depuis plusieurs semaines et ce matin j'y étais presque... Je me suis dégonflée... Je suis nulle. Je sais quelle sera sa réaction, et je sais qu'elle peut m'aider. J'ai honte en fait, honte de ce que je suis devenue par rapport à elle. Encore une fois, elle ne comprendra pas pourquoi je n'ai pas parlé plus tôt, et je ne lui dirai pas la vérité...

Hier soir: "-Y'a quelque chose qui ne va pas, t'as l'air soucieuse?!
-Mmmmm
-Hein?!
-Non, non, tout va bien (sourire forcé)"

A ce moment, j'ai senti les larmes monter. J'aurais voulu me jeter dans ses bras et juste lui dire "aide-moi", j'en suis incapable... Je sais qu'elle ne comprendrait pas... Le jour ou elle a vu mon bras gauche -oui parce que le droit est quasi-intact, le bras gauche est celui de Personne...- elle m'a juste demandé d'arrêter. Elle a eu ce regard de dédain. Pour elle mes marques sont là pour "être à la mode", elle n'a jamais creusé... Je ne sais pas si je lui en veux, peut-être que oui. Quelque part, elle a raté le coche concernant l'un de ses rôles...

Ma maman, elle est sourde...